RAISMES FEST fête ses 20 ans, 15 & 16 Septembre 2018
Article : OLIVIER CARLE - Photos : STEPHAN BIRLOUEZ
Retour dans le Nord pour mon 7ème Raismes Fest... Ce passionnant festival fête cette année ses 20 ans et le public est venu en nombre pour célébrer cet événement, assurant ainsi sa pérennité. En plus la météo sera au rendez-vous avec un week-end très ensoleillé au pied du château de la Princesse d'Arenberg ! Ce château qui servait de loges pour les éditions précédentes mais il menaçait de s'effondrer, obligeant les organisateurs à trouver des solutions de remplacement coûteuses... Dommage que la mairie de Raismes ne fasse pas les travaux nécessaires à la restauration de ce lieu historique !
J'arrive malheureusement un peu tard pour voir les prestations de Kinderfield et Raspy Junker et je rentre dans le vif du sujet avec les Belges de Max Pie. J'avoue avoir un peu de mal avec leur power metal progressif à la Symphony X qui me laisse de marbre.
La situation ne s'arrangera guère avec Öblivïon des frères Amore (ex-Nightmare)... Leur « heavy metal », certes joué avec beaucoup de conviction par d'excellents musiciens, sonne selon moi très daté et surtout d'une monotonie évidente sur la longueur...
Heureusement on en arrive à mon premier coup de cœur du week-end avec Jared James Nichols. Cela fait un moment que je souhaitais voir ce trio en live mais je l'avais manqué au Forum Vauréal et plus récemment au Hellfest à mon grand regret ! Entre Ted Nugent et Zakk Wylde pour le look et le jeu de scène, ce guitariste prodige propose un hard rock teinté de blues totalement jouissif et musicalement parfait... Une set-liste basée essentiellement sur l'excellent dernier album « Black Magic » mais aussi des reprises finement choisies dont ce « Mississipi Queen » de Mountain qui met tout le monde K.O. debout ! Hâte de revoir JJN en tête d'affiche car ce guitariste américain a un grand avenir devant lui...
Hélas cet état de grâce sera de courte durée car on va assister au plantage total du festival avec Stocks. On pourrait parler des problèmes techniques que le trio a dû affronter notamment avec cette tête d'ampli basse défectueuse pour expliquer ce naufrage mais c'est surtout Christophe Marquilly qui a franchement déçu. Ce guitariste, à l'origine du légendaire live « Enregistré En Public » de 1982, n'est plus que l'ombre de lui même. On dirait qu'il a mis tout le groupe sous Temesta tant le rythme est faible ! La version de « Cocaïne » tourne au fiasco, l'hommage à ZZ Top avec « La Grange » vire au cauchemar et on a de la peine en réécoutant ce « Suzy » qui a bercé notre jeunesse et qui là ressemble à une coquille vide. Une bien mauvaise idée d'avoir reformé Stocks près de 40 ans plus tard pour un aussi piètre résultat ! Mieux vaudrait raccrocher Mr Marquilly...
On m'avait dit le plus grand bien des prestations live du groupe suivant Eclipse en provenance de Suède... Étant fan d'AOR et de hard rock mélodique je me réjouissais de découvrir enfin le groupe d'Erik Märtensson sur scène. Début de concert sur les chapeaux de roue avec le batteur qui attaque bille en tête un « Vertigo » d'anthologie. Le look d'Erik peut surprendre au premier abord car on le verrait plutôt chez Aha ou Duran Duran avec sa coupe de cheveux très rétro mais le bougre a une voix hors du commun. Bizarrement Eclipse bascule très vite vers des morceaux beaucoup plus lents là où il aurait fallu maintenir une pression maximum sur le public surtout pour un set d'une petite heure. De ce fait j'avoue avoir décroché assez vite du show des Suédois. Mais ce n'est que partie remise car en près de 20 ans de carrière ce groupe a montré son réel potentiel en studio !
Fort heureusement on en arrive à mon second coup de cœur de la journée de samedi : L.A. Guns. Le groupe de Tracii Guns se fait rare par chez nous et j'allais lui aussi le voir enfin en chair et en os ! Je m'attendais à un concert un peu bordélique à l'image du « sleaze rock » californien qui les caractérise et bien pas du tout, le groupe pratique un hard rock carré, très pro et surtout d'une efficacité redoutable. Pas de temps mort contrairement au groupe précédent et une set-liste d'enfer. De « Sex Action » à « Never Enough » en passant par « Rip And Tear » et « One More Reason », les Californiens mettent la barre très haut et vont faire un véritable carton. Seule la « Ballad Of Jayne » viendra légèrement baisser la cadence mais ce titre est tellement sublime qu'on ne s'en plaindra pas d'autant que Spike des Quireboys viendra les rejoindre au micro... Tracii est dans une forme olympique, Phil Lewis chante toujours aussi bien et le reste du groupe est au taquet. Une heure de pur plaisir rock'n'roll qu'on n'oubliera pas.
Je n'en dirai pas autant des soporifiques Sons Of Apollo qui m'avaient déjà fortement ennuyé au Hellfest et qui persistent dans ce métal progressif ultra technique et totalement dépourvu de feeling. Nul ne discutera des talents incroyables des musiciens puisque Portnoy, Sheehan, Sherinian, Bumblefoot et Soto ont fait leurs preuves par le passé mais à quoi bon s'unir pour produire un prog' aussi indigeste !
Journée de samedi en demi-teinte donc, espérons que dimanche sera plus passionnant !
Ça commence bien en tous cas avec les prometteurs The Strikes de Liévin. Avec leur EP « Breaking The Line » sous le bras, les ch'tis proposent un rock d'excellente facture et un show plein d'énergie communicative ! A suivre...
Moins convaincu par Rich Robin, ce qui me permet d'aller faire mon pèlerinage au merchandising et au bar pour une petite Pils...
Retour au bon vieux « classic rock » avec les excellents Bad Touch venus directement du Royaume Uni. On le sait, je ne suis guère sensible aux groupes Canada Dry qui pillent honteusement les 70's comme Blues Pills, The Treatment ou The Temperance Movement mais je dois avouer que là c'est fait avec tellement de talent et de bon goût que je reste sous le charme du quintet. Bad Touch n'a que 8 ans d'expérience et 2 albums seulement mais fait preuve d'une qualité musicale et d'une présence scénique très appréciées par le public qui les soutient chaleureusement ! On a même droit à une fantastique reprise de Whitesnake avec « Still Of The Night »... Bref un excellent moment en compagnie de ces Anglais talentueux !
Autre bonne surprise : Miss America que je ne connaissais pas du tout ! Visiblement il s'agit d'un groupe qui monte vite puisqu'il a déjà à son actif des premières parties de Johnny, des Insus, un passage au Download etc. Il faut dire que la voix de Tommy Roves n'est pas pour rien dans ce succès ainsi que la présence de 2 charmantes jeunes femmes à la section rythmique... Les compos ne révolutionnent rien mais sont très bien ficelées et passent très bien auprès du public présent. Pas encore d'album à leur actif mais deux EPs qu'ils ont quand même écoulés à plus de 7000 exemplaires à la fin de leurs concerts. Des morceaux comme « Sextasy », « Cocaine Cola » ou « One Minute Before Glory » sont particulièrement adaptés à la scène et font mouche ! Croyez moi on n'a pas fini d'entendre parler de Miss America dans les années à venir !
Les Sticky Boys, je les avais découverts dans ce même festival il y a 5 ans et j'avais été bluffé par l'énergie incroyable du trio. Je m'attendais donc à de nouveau être conquis par leur hard punk rock à la Nashville Pussy/Rancid. Et puis non, les morceaux s'enchaînent et on a l'impression que c'est toujours le même... Bref on s'ennuie ferme et c'est bien dommage !
Très content de retrouver un de mes groupes favoris de la N.W.O.B.H.M. à savoir Praying Mantis que j'avais enfin vus live il y a 2 ans au British Steel de Fismes. Beaucoup plus FM et mélodique que tous les sosies de Iron Maiden du début des années 80, le groupe des frères Troy a toujours eu une place à part dans mon panthéon du « heavy metal » britannique. Les 2 frères, Tino et Chris, sont toujours là et en pleine forme avec le très charismatique chanteur John Cuijpers, le guitariste prodige Andy Burgess et le batteur Hans In T Zandt. Une excellente set-liste basée sur les 3 derniers albums « Sanctuary », « Gravity » et « Legacy » mais aussi un retour aux années glorieuses de l'album « Time Tells No Lies » (1981) voire aux 2 singles mythiques « Praying Mantis » (1980) et « Turn The Tables » (1982). Voilà bien un groupe qui a connu les affres des dissolutions et des reformations successives et qui a pourtant toujours autant de plaisir à jouer sur scène en 2018. On souhaite à Chris et Tino Troy de continuer encore longtemps à nous offrir des shows de cette qualité et le bonheur communicatif qui va avec.
Concernant The Chris Slade Timeline j'ai eu l'occasion de dire ici tout ce que j'avais à reprocher à ce genre de « tribute » de bric et de broc après avoir vu le groupe au Forum Vauréal en novembre dernier et je n'y reviendrai pas. Entre temps je l'ai revu au Hellfest et je dois dire sans flagornerie que l'impression avait été beaucoup plus positive. Je me suis fait à l'idée que même si historiquement Chris n'était pas là à l'époque où les morceaux qu'il reprend ont été créés, on ne peut nier que le batteur a un lien fort et indiscutable avec Gary Moore, David Gilmour, Manfred Mann, Mick Box et bien sûr les frères Young et AC/DC. Le seul reproche qu'on peut lui faire c'est que la set-liste est quasiment toujours la même avec tout de même un petit plus à Raismes, la reprise de Tom Jones « Delilah », souvenir de ses années avec le crooner au début de sa carrière. Personnellement je préfère la version du Sensational Alex Harvey Band des années 70 mais c'est une autre histoire ! Hormis cette surprise, on a droit aux hymnes d'AC/DC que sont « Dirty Deeds... », « You Shook Me... », « Hells Bells », « Back In Black », « Thunderstruck » et l'incontournable « Highway To Hell » et les hommages habituels à Manfred Mann, Uriah Heep, Pink Floyd, Gary Moore etc. Rien de nouveau sous le soleil mais c'est toujours très bien fait, d'autant que le groupe qui l'accompagne est de très bon niveau avec notamment un sosie de Brian Johnson très convaincant. L'autre chanteur qui gère le répertoire hors AC/DC a un peu plus de mal mais il fait de son mieux. Mention particulière au guitariste James Cornford qui accomplit un travail prodigieux dans les différents registres et parvient même à sauver la mise en plein milieu de son solo de « Confortably Numb » malgré ses problèmes d'ampli capricieux... Chapeau l'artiste ! Respect aussi à Chris Slade qui du haut de ses presque 72 ans reste un très grand batteur.
Après une prestation pas vraiment convaincante au Hellfest en juin, j'attendais beaucoup de ce nouveau rendez-vous avec Rose Tattoo. Je peux d'ores et déjà dire que je n'ai pas été déçu loin de là. Angry Anderson a l'air beaucoup moins « à l'Ouest » qu'à Clisson même s'il a toujours sa bouteille d'alcool sous la main. Il prêche toujours un peu à coups de « brothers and sisters », de « freedom » et autres réflexions mystiques mais la musique reste prioritaire. Le groupe est toujours plus soudé avec les 2 fantastiques guitaristes Dai Pritchard et Bob Spencer mais aussi le légendaire Mark Evans à la basse que les fans d'AC/DC vénèrent et un batteur d'exception qui s'avère être le fils de Jimmy Barnes : Jackie James Barnes, une vraie force de la nature derrière les fûts ! La set-liste est grosso modo toujours la même avec entre autres les mythiques « One Of The Boys », « Rock'n'Roll Outlaw », « Rock'n'Roll Is King », « Bad Boy For Love », « We Can't Be Beaten » et bien évidemment « Nice Boys »... On ne pouvait rêver mieux pour clore cette 20ème édition du Raismes Fest qui restera un excellent cru surtout le dimanche !
Merci à Philippe Delory et à Bertrand « The Voice » Roussel…
Olivier Carle
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